Histoire de la logique
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création ébauche à partir de [[en:]] et [[Discuter:Nombre réel]]
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie en Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les conceptions de la logique qu'ont [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au [[Moyen Âge]]. Aristote développe une logique presque [[Ensemble|ensembliste]] (sans que ce soit au sens moderne), relativement riche, mais sans être suffisamment opérationnelle pour servir réellement les mathématiques.
Euclide, quant à lui, formalise par de la [[géométrie]] comme base axiomatique et développe un vocabulaire : [[axiome]], [[postulat]], [[hypothèse]]. C'est une proposition pragmatique et un peu naïve, vu d'avec le recul moderne.
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le Moyen Âge développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorise alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==La logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique, la [[théorie des ensembles]]. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisi une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]).
La logique gagne en relativité avec [[Kurt Gödel|Gödel]], les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
Un rôle important est également joué par [[Friedrich Ludwig Gottlob Frege|Frege]] : il est considéré comme le fondateur de la [[logique moderne]] et le plus important logicien depuis Aristote.
===Développements récents===
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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PIerre.Lescanne
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/* La logique moderne */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie en Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les conceptions de la logique qu'ont [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au [[Moyen Âge]]. Aristote développe une logique presque [[Ensemble|ensembliste]] (sans que ce soit au sens moderne), relativement riche, mais sans être suffisamment opérationnelle pour servir réellement les mathématiques.
Euclide, quant à lui, formalise par de la [[géométrie]] comme base axiomatique et développe un vocabulaire : [[axiome]], [[postulat]], [[hypothèse]]. C'est une proposition pragmatique et un peu naïve, vu d'avec le recul moderne.
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le Moyen Âge développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorise alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==La logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
===Développements récents===
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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PIerre.Lescanne
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/* Développements récents */ Curry-howard et le reste.
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie en Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les conceptions de la logique qu'ont [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au [[Moyen Âge]]. Aristote développe une logique presque [[Ensemble|ensembliste]] (sans que ce soit au sens moderne), relativement riche, mais sans être suffisamment opérationnelle pour servir réellement les mathématiques.
Euclide, quant à lui, formalise par de la [[géométrie]] comme base axiomatique et développe un vocabulaire : [[axiome]], [[postulat]], [[hypothèse]]. C'est une proposition pragmatique et un peu naïve, vu d'avec le recul moderne.
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le Moyen Âge développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorise alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==La logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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[[en:History of logic]]
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/* La logique moderne */ uniformisation
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie en Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les conceptions de la logique qu'ont [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au [[Moyen Âge]]. Aristote développe une logique presque [[Ensemble|ensembliste]] (sans que ce soit au sens moderne), relativement riche, mais sans être suffisamment opérationnelle pour servir réellement les mathématiques.
Euclide, quant à lui, formalise par de la [[géométrie]] comme base axiomatique et développe un vocabulaire : [[axiome]], [[postulat]], [[hypothèse]]. C'est une proposition pragmatique et un peu naïve, vu d'avec le recul moderne.
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le Moyen Âge développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorise alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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Gene.arboit
33541
/* Moyen Âge européen */ accord
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie en Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les conceptions de la logique qu'ont [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au [[Moyen Âge]]. Aristote développe une logique presque [[Ensemble|ensembliste]] (sans que ce soit au sens moderne), relativement riche, mais sans être suffisamment opérationnelle pour servir réellement les mathématiques.
Euclide, quant à lui, formalise par de la [[géométrie]] comme base axiomatique et développe un vocabulaire : [[axiome]], [[postulat]], [[hypothèse]]. C'est une proposition pragmatique et un peu naïve, vu d'avec le recul moderne.
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le Moyen Âge développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorisent alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Antiquité grecque */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie en Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le Moyen Âge développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorisent alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie en Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorisent alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorisent alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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/* Logique contemporaine */
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorisent alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore falsifié de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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/* Logique contemporaine */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorisent alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique remet au goût du jour les vielles méthodes de calcul différentiel de manière rigoureuse. Il s'agit de l'[[analyse non standard]] : on démontre simplement et de manière élégante les vieux résultats. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Fin du Moyen Âge, les mathématiques s'autorisent alors une démarche non logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] dans des calculs intermédiaires et le justifie par le résultat qu'il vérifie a posteriori. Le [[calcul différentiel]] quitte carrément la notion de logique formalisée, les calculs fonctionnent parce que le résultat est cohérent. Ceci déplaît à une majorité de mathématiciens qui ne savent pas intégrer leur savoir à ces nouvelles idées. Avec les travaux d'[[Isaac Newton|Newton]], il n'est plus possible de refuser ce nouvel état ou les mathématiques n'ont jamais semblé aussi loin de la logique.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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/* Moyen Âge européen */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Vers la fin du Moyen Âge, commence une dérive des mathématiques à l'égard de la logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucune logique dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis de la logique qui ne fera que grandir. Durant le {{XIXe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre une démarche logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées. Or le calcul infinitésimal suppose la formalisation de notion comme la limite. A cette époque une formalisation de cette nature est loin de pouvoir exister. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini logiquement, il devient ici sensé et permet même d'être calculé.
Si cette démarche tourne résolument le dos à toute forme de logique, elle est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être longtemps refusé. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathémtatique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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2006-03-28T22:45:31Z
Jean-Luc W
53231
/* Période Classique et mathématiques */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Vers la fin du Moyen Âge, commence une dérive des mathématiques à l'égard de la logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucune logique dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis de la logique qui ne fera que grandir. Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre une démarche logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées. Or le calcul infinitésimal suppose la formalisation de notion comme la limite. A cette époque une formalisation de cette nature est loin de pouvoir exister. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini logiquement, il devient ici sensé et permet même d'être calculé.
Si cette démarche tourne résolument le dos à toute forme de logique, elle est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être longtemps refusé. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathémtatique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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Jean-Luc W
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/* Période Classique et mathématiques */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Vers la fin du Moyen Âge, commence une dérive des mathématiques à l'égard de la logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucune logique dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis de la logique qui ne fera que grandir. Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre une démarche logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées. Or le calcul infinitésimal suppose la formalisation de notion comme la limite. A cette époque une formalisation de cette nature est loin de pouvoir exister. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini logiquement, il devient ici sensé et permet même d'être calculé.
Si cette démarche tourne résolument le dos à toute forme de logique, elle est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être longtemps refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathémtatique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Vers la fin du Moyen Âge, commence une dérive des mathématiques à l'égard de la logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucune logique dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis de la logique qui ne fera que grandir. Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre une démarche logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées. Or le calcul infinitésimal suppose la formalisation de notion comme la limite. A cette époque une formalisation de cette nature est loin de pouvoir exister. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini logiquement, il devient ici sensé et permet même d'être calculé.
Si cette démarche tourne résolument le dos à toute forme de logique, elle est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être longtemps refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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6343185
2006-03-29T12:08:25Z
Jean-Luc W
53231
/* Période Classique et mathématiques */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Vers la fin du Moyen Âge, commence une dérive des mathématiques à l'égard de la logique au sens d'Euclide. [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucune logique dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voire un profond bouleversement dans sa manière d'appréhender la logique. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisant, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre une démarche logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées. Or le calcul infinitésimal suppose la formalisation de notion comme la limite. A cette époque une formalisation de cette nature est loin de pouvoir exister. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini logiquement, il devient ici sensé et permet même d'être calculé.
Si cette démarche tourne résolument le dos à toute forme de logique, elle est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être longtemps refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
6349604
6349589
2006-03-29T12:09:33Z
Jean-Luc W
53231
/* Moyen Âge européen */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voire un profond bouleversement dans sa manière d'appréhender la logique. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisant, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre une démarche logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées. Or le calcul infinitésimal suppose la formalisation de notion comme la limite. A cette époque une formalisation de cette nature est loin de pouvoir exister. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini logiquement, il devient ici sensé et permet même d'être calculé.
Si cette démarche tourne résolument le dos à toute forme de logique, elle est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être longtemps refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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6349756
6349604
2006-03-29T12:19:34Z
Jean-Luc W
53231
/* Période Classique et mathématiques */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voire un profond bouleversement dans sa manière d'appréhender la logique. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisant, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhender qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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Jean-Luc W
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/* Moyen Âge européen */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voire un profond bouleversement dans sa manière d'appréhender la logique. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisant, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhender qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
Les conséquences des travaux scientifiques furent révolutionnaires en philosophie. Au Moyen Age, les premier piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est l'un des premiers à remettre en question la logique d'Aristote comme source de savoir. Il veut y adjoindre l'observation du monde et les mathématiques. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." Vinci étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant sa faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour arriver à une conception opposée à celle d'Aristote et de l'Eglise. Une attaque de cette nature remet en question les fondements du savoir de l'époque et sa renommée est trop grande pour que cette attaque soit considérée comme anecdotique. Faute de preuves la polémique reste ouverte. Cependant ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche toutes les philosophies. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Tous les Cette démarche fondée sur la 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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/* Période Classique */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voire un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution, la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisant, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhender qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contreduire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
c92x1403sl9hlul62sl5t96ep027n9e
wikitext
text/x-wiki
6350423
6350271
2006-03-29T12:56:18Z
Jean-Luc W
53231
/* Période Classique */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhender qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contreduire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
qa42vck9ud7omz8nk0a53sjqauax96m
wikitext
text/x-wiki
6350470
6350423
2006-03-29T12:58:02Z
Jean-Luc W
53231
/* Période Classique et mathématiques */ ortho
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contreduire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
h1pkljc0zasgk6fkhqllr1kc5s6f8yd
wikitext
text/x-wiki
6350746
6350470
2006-03-29T13:14:03Z
Jean-Luc W
53231
/* Période Classique et philosophie */ faute de frappe
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
6356650
6350746
2006-03-29T18:43:25Z
Jean-Luc W
53231
/* Période Classique et philosophie */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une logique essentiellement fondée sur Aristote. Comme beaucoup des mathématiques médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la Bible et l'Organon. La foi en Dieu et la logique d'Aristote sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voie du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme le savoir noble qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis et la techne enseigné dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'Organon d'Aristote entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
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/* Moyen Âge européen */ Liens
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qu'ont formalisés [[Aristote]] et [[Euclide]] perdurent jusqu'au maintenant. Cependant, leurs approches disctintes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la logique d'Aristote est l'analyse des formes de pensée permettant un discours scientifique. Sa formalisation dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir concepts comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des analogies avec la logique mathématique actuelle.
Euclide est aussi un formalisateur qui se trouve aussi exposé dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]] et constitué de 13 Livres. En revanche, son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les mathématiques. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou postulat sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est: « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une [[logique]] essentiellement fondée sur [[Aristote]]. Comme beaucoup des [[Histoire des mathématiques|mathématiques]] médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la [[Bible]] et l'[[Organon]]. La foi en Dieu et la [[logique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
7461849
7461751
2006-05-23T06:46:13Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */ Inversion Euclide et Aristote (chronologie)
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qui ont été formalisés par [[Euclide]] et[[Aristote]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
[[Euclide]] est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 Livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (logos en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une [[logique]] essentiellement fondée sur [[Aristote]]. Comme beaucoup des [[Histoire des mathématiques|mathématiques]] médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la [[Bible]] et l'[[Organon]]. La foi en Dieu et la [[logique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
qq7iilhe84c4ir5905llaqfo8y7j76e
wikitext
text/x-wiki
7461866
7461849
2006-05-23T06:49:13Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */ Euclide postérieur à Aristote : OK
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qui ont été formalisés par [[Euclide]] et[[Aristote]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (logos en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 Livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une [[logique]] essentiellement fondée sur [[Aristote]]. Comme beaucoup des [[Histoire des mathématiques|mathématiques]] médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la [[Bible]] et l'[[Organon]]. La foi en Dieu et la [[logique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
1ud132saxw7d21qd0uhf00yrjiprj9g
wikitext
text/x-wiki
7461974
7461866
2006-05-23T07:00:54Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
Historiquement, on peut considérer que [[Parménide]], qui a fondé la [[dialectique]], et qui nous est connu par Zénon d'Elée et [[Platon]], est à l'origine de ce qui deviendra la logique avec Aristote.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (logos en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est à finalité plu. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une [[logique]] essentiellement fondée sur [[Aristote]]. Comme beaucoup des [[Histoire des mathématiques|mathématiques]] médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la [[Bible]] et l'[[Organon]]. La foi en Dieu et la [[logique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
o7j32pzezla14hnqavbq18u5kgyqjsb
wikitext
text/x-wiki
7462109
7461974
2006-05-23T07:14:42Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la logique qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
Historiquement, on peut considérer que [[Parménide]] (fin du VIe siècle, milieu du Ve siècle avant J.-C.) a fondé ce que l'on appellerait aujourd'hui la [[dialectique]]. Il nous est connu par [[Zénon d'Élée]] et [[Platon]] (un dialogue de Platon porte son nom). La philosophie de Parménide est à l'origine de ce qui deviendra la [[logique]] avec Aristote.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (logos en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est à finalité plu. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une [[logique]] essentiellement fondée sur [[Aristote]]. Comme beaucoup des [[Histoire des mathématiques|mathématiques]] médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la [[Bible]] et l'[[Organon]]. La foi en Dieu et la [[logique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
7462131
7462109
2006-05-23T07:16:20Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
Historiquement, on peut considérer que [[Parménide]] (fin du VIe siècle, milieu du Ve siècle avant J.-C.) a fondé ce que l'on appellerait aujourd'hui la [[dialectique]]. Il nous est connu par [[Zénon d'Élée]] et [[Platon]] (un dialogue de Platon porte son nom). La philosophie de Parménide est à l'origine de ce qui deviendra la [[logique]] avec Aristote.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques et ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est à finalité plu. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une [[logique]] essentiellement fondée sur [[Aristote]]. Comme beaucoup des [[Histoire des mathématiques|mathématiques]] médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la [[Bible]] et l'[[Organon]]. La foi en Dieu et la [[logique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
7462158
7462131
2006-05-23T07:18:54Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
Historiquement, on peut considérer que [[Parménide]] (fin du VIe siècle, milieu du Ve siècle avant J.-C.) a fondé ce que l'on appellerait aujourd'hui la [[dialectique]]. Il nous est connu par [[Zénon d'Élée]] et [[Platon]] (un dialogue de Platon porte son nom). La philosophie de Parménide est à l'origine de ce qui deviendra la [[logique]] avec Aristote.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Le [[Moyen Âge]] développe une [[logique]] essentiellement fondée sur [[Aristote]]. Comme beaucoup des [[Histoire des mathématiques|mathématiques]] médiévales, elle prend un tournant « [[islam]]ique », avec des mathématiciens tels [[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont la [[Bible]] et l'[[Organon]]. La foi en Dieu et la [[logique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
7462576
7462158
2006-05-23T07:50:58Z
Pautard
58456
/* Moyen Âge européen */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
Historiquement, on peut considérer que [[Parménide]] (fin du VIe siècle, milieu du Ve siècle avant J.-C.) a fondé ce que l'on appellerait aujourd'hui la [[dialectique]]. Il nous est connu par [[Zénon d'Élée]] et [[Platon]] (un dialogue de Platon porte son nom). La philosophie de Parménide est à l'origine de ce qui deviendra la [[logique]] avec Aristote.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commence à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]] (qui deviendra le [[pape]] [[Sylvestre II]]), philosophe et mathématicien, réintroduit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] sont progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructure le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développe une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie est alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspire des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir sont alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] sont les sources d'un véritable savoir. La logique au sens d'une construction mathématique et l'observation ne sont pas les voies du savoir noble. Le savoir est alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéresse au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéresse au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entre dans l'espisteme, les mathématiques sont essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
o6yqmu9nvnyi6clvpqx54u63z8r3sfa
wikitext
text/x-wiki
7462772
7462576
2006-05-23T08:02:40Z
Pautard
58456
/* Moyen Âge européen */
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
Historiquement, on peut considérer que [[Parménide]] (fin du VIe siècle, milieu du Ve siècle avant J.-C.) a fondé ce que l'on appellerait aujourd'hui la [[dialectique]]. Il nous est connu par [[Zénon d'Élée]] et [[Platon]] (un dialogue de Platon porte son nom). La philosophie de Parménide est à l'origine de ce qui deviendra la [[logique]] avec Aristote.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
j5crgweakd6zbipqe5e2gx35jghvrr1
wikitext
text/x-wiki
7468039
7462772
2006-05-23T12:31:23Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */ Parménide = ontologie, pas logique
{{duo ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{Détails|Philosophie de la Grèce antique}}
{{Détails|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{Détails|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
==Logique moderne==
{{détails|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
28e97br11a2d6gd2fpro016g0g1c8uv
wikitext
text/x-wiki
7646301
7468039
2006-05-31T22:52:47Z
Sanao
3079
{{trio ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe||Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe||Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{duo portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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{{trio ébauche|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe||Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe||Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{trio portail|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe||Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
La [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. La [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
j9s8wuqupqx2ypjfqbnonfwomkviefd
wikitext
text/x-wiki
8873007
8318896
2006-07-24T11:04:58Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Logique contemporaine */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe||Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
9049434
9048737
2006-08-01T14:27:07Z
Fahd.Walid
9217
la civilisation était arabo-musulmane
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
2cx3mocoenw7m1hv3ispneidjytrltr
wikitext
text/x-wiki
9049548
9049493
2006-08-01T14:31:28Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Période Classique et mathématiques */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
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[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
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[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vrais ou fausses mais aussi indécidables. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des logiques différentes avec des axiomes contradictoires.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternelle, mais Bourbaki en choisit une et demi (il indique toujours quand il utilise l'[[axiome du choix]]), mais y ajoute une touche de dogmatisme.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
9049875
9049564
2006-08-01T14:45:11Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Logique moderne */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient probablement la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]). Et on est toujours loin de pouvoir résoudre le [[problème du voyageur de commerce]] même si l'on pense maintenant qu'il est NP-complet.
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
hgnspdp4i4hzkxqzugqylrv2x92168d
wikitext
text/x-wiki
9049939
9049875
2006-08-01T14:47:19Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Logique contemporaine */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
amzhngqwnte4csnorfpngs6rhe0idi2
wikitext
text/x-wiki
9049963
9049939
2006-08-01T14:48:18Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Logique contemporaine */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
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2006-08-01T15:06:23Z
PIerre.Lescanne
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
9410907
9050409
2006-08-17T16:25:49Z
Pautard
58456
/* Antiquité grecque */ Logique mégarico-stoïcienne
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
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2006-08-18T13:25:52Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Période Classique et mathématiques */ assouplissement d'un jugement hâtif.
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques, du vingtième siècle, à quitter clairement les champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne. Cependant, un retour vers la logique et ses outils de mécanisation est à nouveau ressenti par les mathématiciens, du vingt-et-unième siècle, quand leurs démonstrations deviennent trop difficiles à gérer comme c'est le cas avec la démonstration de la [[Johannes Kepler#Ses autres travaux | conjecture de Képler]].
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
9429003
9428969
2006-08-18T13:27:41Z
PIerre.Lescanne
45672
retour à la version précédente.
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctorine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
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2006-09-01T21:35:35Z
Schtong
52583
/* Logique indienne */ typo
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vielles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
9795997
9795956
2006-09-01T21:37:46Z
Schtong
52583
/* Logique contemporaine */ typos
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques|ébauche philosophie|ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
6bwa3ampnu41j4h82rgjdbqcs8vbzri
wikitext
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Cherry
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- ébauche philosophie
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les mathématiques sont en chaos. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'il croit être logique), la [[théorie des ensembles]], il ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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PIerre.Lescanne
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/* Logique moderne */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===Logique chinoise===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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2006-09-28T10:29:09Z
Frédéric Glorieux
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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Correction d'homonymie vers [[Chine]]
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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2006-11-27T22:36:05Z
Pld
71269
/* Logique moderne */ Kurt Gödel
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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2006-11-29T14:34:25Z
Néfertari
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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Oxo
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Correction d'homonymie vers [[grec]]
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champs de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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2006-12-31T19:15:02Z
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/* Période Classique et mathématiques */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie}}
{{logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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PIerre.Lescanne
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseur, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
A la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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logiques kantienne et hegelienne
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique formelle]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* [[Logique chinoise]] */ lien
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle et la logique==
'''A faire'''
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Le XIXe siècle et la logique */ correction présentation
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des bases d'une nouvelle science, l'[[informatique]]. Elle contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Une base axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel. On n'aurait pas encore démontré de théorème majeur avec ces méthodes.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]] ,et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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14204130
14154408
2007-02-16T07:52:43Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Logique contemporaine */ répetition de "base" et style
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}} [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. A l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynomes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grec sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus général du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des rêgles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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Cyberugo
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/* Période Classique et mathématiques */ diverses retouches
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il est, dans la deuxième partie de sa vie que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
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[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de batir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
14701248
14701169
2007-03-03T17:13:02Z
OlivierEM
178126
typo. :)
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesse en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succés les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. la révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais batit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les pouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[Syllogisme|syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[Calcul infinitésimal|calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[Quadrature de la parabole|quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. A cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Eglise. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
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[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Voir aussi */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, les problèmes NP- complets (voir [[théorie de la complexité]]).
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
Dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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PIerre.Lescanne
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/* Logique contemporaine */
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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[[pt:História da lógica]]
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[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne.
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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PIerre.Lescanne
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/* Logique moderne */ idéographie
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet un question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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86.218.211.119
/* Période Classique et philosophie */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c'est à dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet en question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
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[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
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[[zh:逻辑史]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui constitue à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet en question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
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[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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2007-06-09T21:32:26Z
Yves.Christophe
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/* Logique indienne */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet en question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
17761870
17761525
2007-06-09T21:48:05Z
Yves.Christophe
104761
/* Logique contemporaine */
{{Multi bandeau|ébauche mathématiques| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet en question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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[[zh:逻辑史]]
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24386
+bandeau ébauche logique
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{loupe|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{loupe|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet en question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{loupe|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet en question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brower]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. [[Nicolas Bourbaki|Bourbaki]] reconstruit toutes les mathématiques sur une nouvelle base logique (ou du moins sur une base qu'« il » croit être logique), la [[théorie des ensembles]], « il » ignore, en particulier, le résultat de Gödel. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]].
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion. La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion. Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, leurs approches distinctes ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. [[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble. Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science. La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires. À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première lézarde dans l'édifice de la logique formelle n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initié par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte. Il remet en question la notion de logique formel au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne. Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. [[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.
La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout. Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le renouveau de la [[théorie des types]], la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.
Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[Islam|monde islamique]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde islamique.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
{{Référence nécessaire|La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique.}} Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation islamique]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants « [[islam]]iques », avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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le contexte en question est arabo-musulman
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
{{Référence nécessaire|La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique.}} Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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[[pl:Historia logiki]]
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[[zh:逻辑史]]
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2007-11-04T13:11:38Z
PIerre.Lescanne
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/* Époque babylonnienne */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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PIerre.Lescanne
45672
/* Logique contemporaine */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique devient une des fondements d'une nouvelle science, l'[[informatique]] et contient la base d'un des grands problèmes de notre temps, le problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]), tandis que
dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul. A côté de la [[logique classique]], la [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]], et le [[lambda calcul]] qui lui est intimement lié permet de fonder la théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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Trimégiste
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/* Logique contemporaine */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet gravement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases, qui permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon, sont inattaquables. Il applique alors ses conceptions sur le système solaire pour préconiser le modèle héliocentrique de Copernic contre la construction Aristotelicienne. Cette démarche déplace la source d'un savoir d'un champs métaphysique au domaine de la physique. De par ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir et de l'accès à la vérité. La techné qu'il utilise à travers des lunettes astronomiques dont il est l'un des précurseurs, l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique. . Ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées car ce sont les plus précises de son époque.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] apporte la preuve tangible de la bonne conception du système solaire. La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde qui n'est plus fondée sur la logique Aristotélicienne et la Bible mais bâtit sur l'expérience et la logique mathématiques est admise pour au moins un cas. Cette révolution touche tous les mouvements philosophiques. Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique au sens de l'expérience et des mathématiques est permanente et Dieu est étudié sous un angle différent de celui uniquement de la métaphysique et de la vérité révélée par la bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
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/* Période Classique et philosophie */ Raison garder :-)
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Képler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
22839518
22839478
2007-11-11T18:35:30Z
Trimégiste
309140
/* Période Classique et philosophie */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* Robet Blanché, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[J. Lukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Bibliographie */ wikif , mais on n'a pas d'article sur [[Philon de Mégare]]
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* Robet Blanché, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
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[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
ndalgub3nufowixhsa1y501l0pn9p16
wikitext
text/x-wiki
22843047
22842993
2007-11-11T20:07:16Z
Epsilon0
74217
/* Bibliographie */ ah, on a [[Robert Blanché]]
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Logique pré-moderne */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
(le genre de truc que tu n'assume pas)
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
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[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
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22843083
2007-11-11T20:16:12Z
Epsilon0
74217
/* Bibliographie */ il y a 2 ouvrages de Blanché
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p..
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Liens externes */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p..
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie Annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
23564044
23564029
2007-12-01T12:04:50Z
79.1.209.27
/* Liens externes */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le XIXe siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p..
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
2z0abpelmsmtvqj2dc6sewddw5wbym9
wikitext
text/x-wiki
23577153
23564044
2007-12-01T18:09:18Z
PIerre.Lescanne
45672
/* Le XIXe siècle */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p..
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196 p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Bibliographie */
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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25139083
2008-01-24T15:14:44Z
Litlok
38320
Correction d'homonymie vers [[Huygens]]
{{Multi bandeau|ébauche logique| ébauche histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{ébauche|logique|histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{ébauche|logique|histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
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[[pt:História da lógica]]
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[[zh:逻辑史]]
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Bot : Remplacement de texte automatisé (-[[Kant]] +[[Emmanuel Kant|Kant]])
{{ébauche|logique|histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history_of_logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Liens externes */
{{ébauche|logique|histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] d'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Logique contemporaine */ typo
{{ébauche|logique|histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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2008-03-15T20:03:40Z
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robot Ajoute: [[hu:A logika története]]
{{ébauche|logique|histoire des sciences}}
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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Hercule
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-ébauche
{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Multi bandeau|portail mathématiques|portail philosophie|portail logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
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Theon
10024
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{{A sourcer}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
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{{à sourcer|2=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résoud un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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{{à sourcer|2=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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/* Moyen Âge européen */
{{à sourcer|2=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Un école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
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[[zh:逻辑史]]
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2008-06-24T15:59:14Z
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{{à sourcer|2=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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Johannes Kepler
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que elles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
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[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
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[[fi:Logiikan historia]]
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[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
39249551
38760632
2009-03-23T15:21:09Z
81.65.175.146
/* Logique moderne */
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, displines plutôt littéraires, et le quadrivium, displines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-même obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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/* Période Classique */Orth., Replaced: elles-même → elles-mêmes ,
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de tetralemme qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
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[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
42229067
41820784
2009-06-21T21:24:28Z
Dilbert
1136
/* Logique indienne */
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les année 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Période Classique */Orth., Replaced: les année → les années ,
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
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[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
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[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
45023191
45023093
2009-09-21T10:07:36Z
81.57.19.62
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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[[es:Historia de la lógica]]
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[[hu:A logika története]]
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[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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Gottlob Frege
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Sa formalisation au {{XIIIe siècle}} dans un traité appelé [[Organon]] structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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/* Antiquité grecque */ plus précis; l'organon n'est pas du 13e s.
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé davantage au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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[[fi:Logiikan historia]]
[[hu:A logika története]]
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[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
52033303
51937164
2010-04-09T17:13:18Z
PIerre.Lescanne
45672
davantage que quoi?
{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
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[[zh:逻辑史]]
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{{à sourcer|date=date inconnue}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.formalontology.it/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
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[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
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[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[tr:Mantık tarihi]]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|Léonard de Vinci est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le codex Atlanticus 119 v-a "Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant ... Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle." L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue "au moyen de [ses] principes mathématiques". Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la "raison éclairée de l'homme" est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
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Anne Bauval
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/* Période Classique et philosophie */ liens internes
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis à vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
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[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
A partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
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[[nl:Geschiedenis van de logica]]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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MohamedSaheed
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
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81286272
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
m43qv3yp3i77f2tfrr7s9nccgw5u20z
wikitext
text/x-wiki
82585811
82526800
2012-09-01T22:05:45Z
Proz
92456
à recycler (cf. pdd), pour une bonne part
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
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text/x-wiki
82807252
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2012-09-08T09:48:20Z
84.100.243.150
/* Logique indienne */
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans son ''Histoire de la logique'', Robert Blanché, l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que Bochenski parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication concernant les relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point important, la logique indienne soit supérieure à la logique qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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84.100.243.150
/* La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans Structures intellectuelles */
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, Robert Blanché, l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que Bochenski parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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wikitext
text/x-wiki
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84.100.243.150
/* La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans Structures intellectuelles */
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, Robert Blanché, l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que Józef Maria Bocheński - Wikipédia parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
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[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
rrnj5k44t3bil5ljddp6ubu7swlt7z8
wikitext
text/x-wiki
82807835
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2012-09-08T10:05:37Z
84.100.243.150
/* La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans Structures intellectuelles */
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, Robert Blanché, l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
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[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
cl9x0k8gmmr6z7rcx3rejpr2rfkucgt
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text/x-wiki
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2012-09-08T11:32:32Z
84.100.243.150
/* La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans Structures intellectuelles */
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, [[Robert Blanché]], l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
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/* La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans Structures intellectuelles */
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, [[Robert Blanché]], l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique occidentale qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
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[[zh:逻辑史]]
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{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, [[Robert Blanché]], l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique occidentale qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
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{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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[[fi:Logiikan historia]]
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[[pt:História da lógica]]
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{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, [[Robert Blanché]], l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique occidentale qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ro:Istoria logicii]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, [[Robert Blanché]], l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique occidentale qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[de:Geschichte der Logik]]
[[en:History of logic]]
[[es:Historia de la lógica]]
[[fi:Logiikan historia]]
[[hi:तर्कशास्त्र का इतिहास]]
[[hu:A logika története]]
[[ja:論理学の歴史]]
[[nl:Geschiedenis van de logica]]
[[pl:Historia logiki]]
[[pt:História da lógica]]
[[ro:Istoria logicii]]
[[ru:История логики]]
[[tr:Mantık tarihi]]
[[zh:逻辑史]]
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L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans ''Structures intellectuelles''===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, [[Robert Blanché]], l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique occidentale qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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/* La logique indienne annonce l'hexagone logique de Robert Blanché présenté en 1966 dans Structures intellectuelles */ intertitre plus simple
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
===La logique indienne et l'hexagone logique===
Dans ''La Logique et son histoire d'Aristote à Russell'', ouvrage publié chez Armand Colin en 1970, [[Robert Blanché]], l'auteur de ''Structures intellectuelles'', publié en 1966 chez Vrin, mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée), triangle logique qui annonce l'hexagone logique du maître Toulousain. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche utile du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. Si l'hexagone logique de Blanché est quelque chose de plus complet et donc de plus puissant par son pouvoir d'explication relatif aux relations entre logique et langage naturel, il se peut que sur un point de la plus haute importance, la logique indienne soit supérieure à la logique occidentale qui procède d'Aristote.
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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wikitext
text/x-wiki
94199685
94176628
2013-06-19T08:36:16Z
PIerre.Lescanne
45672
/* La logique indienne et l'hexagone logique */ NPOV
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell'',<ref>Armand Colin (1970)</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
<references />
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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Foudebassans
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{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell'',<ref>Armand Colin (1970)</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d'une sorte de triangle logique indien qu'il convient d'opposer au carré d'Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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wikitext
text/x-wiki
94771244
94771144
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Foudebassans
1591710
voir ref6. [[Robert Blanché]]
{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=--7 juillet 2013--}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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wikitext
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2013-07-07T18:47:34Z
Foudebassans
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{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
===[[Logique chinoise]]===
La logique chinoise est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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{{à recycler|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
BITEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!
[[Fichier:Caca|vignette]]
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
BAS VOULA MON CU ME GRATEE
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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/* Logique chinoise */
{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}. Mangeons tous des nems ensemble!
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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100272060
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80.200.241.86
/* Logique chinoise */
{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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wikitext
text/x-wiki
100272071
100272060
2014-01-15T10:52:10Z
80.200.241.86
/* Moyen Âge européen */
{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosopNIQUE LA POLICE
hes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
8ebpknm8n6ex87d1ss43t6rg0v5yu7r
wikitext
text/x-wiki
100272123
100272071
2014-01-15T10:54:13Z
80.200.241.86
/* Moyen Âge européen */
{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosop NIQUE LA POLICE ET MERRY!
hes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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/* Période Classique */
{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==période tamerelapute==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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wikitext
text/x-wiki
100272202
100272173
2014-01-15T10:56:51Z
80.200.241.86
/* Moyen Âge européen */
{{pertinence|date=septembre 2012}}
{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==ARRETE DE CORRIGER TA MERE LA CHIENNE!!==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
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{{à sourcer|date=novembre 2007}}
L''''histoire de la [[logique]]''', en [[Monde occidental|Occident]], prend ses racines dans la [[philosophie]] et les [[mathématiques de la Grèce antique|mathématiques]] de la [[Grèce antique]] pour se développer en richesse au {{XXe siècle}}. {{Référence nécessaire|Des développements parallèles ont notamment eu lieu en [[Civilisation chinoise|Chine]] et en [[Inde]]}}. Le développement de la logique dans le [[monde arabo-musulman]] s'intègre à celui de l'[[Europe]], du fait de leur proximité.
==Logique pré-moderne==
=== Logique chinoise ===
La [[logique chinoise]] est longtemps restée isolée des développements de la logique en Europe et dans le monde arabo-musulman.
La fondation de l'école du [[moïsme]] est attribuée à [[Mozi]]. {{Référence nécessaire|Ses canons ont trait à la dérivation d'inférences valides et aux conditions selon lesquelles on peut tirer des conclusions valides. Une école dérivée dite des ''Logiciens'' se voit parfois attribuer la découverte des bases de la [[logique mathématique]]}}.
Cependant, de par la montée en pouvoir du [[légisme]] de la [[Dynastie Qin]], cette voie de recherche disparaît jusqu'à l'introduction de la [[philosophie indienne]], par le biais du [[bouddhisme]].
===Logique indienne===
Des six écoles de pensée indiennes, deux ont trait à la logique : [[Nyaya]] et [[Vaisheshika]]. {{Référence nécessaire|Une école [[réalisme|réaliste]] Nyaya de [[Gotama]] établit un schéma d'[[inférence]] à cinq parties : la [[prémisse]] initiale, la raison, un exemple, une application et une conclusion.}} {{Référence nécessaire|La [[philosophie bouddhiste]] devient la principale opposition à cette école. C'est l'analyse "catuskoti" ou de [[tétralemme]] qui consiste à systématiquement falsifier toute proposition. Ceci se fait en quatre étapes : on examine et rejette une proposition, on rejette sa négation, on rejette son affirmation et sa négation et, finalement, on rejette son affirmation et sa falsification.}}
C'est toutefois plus tard que la philosophie bouddhiste atteint son apogée avec [[Dignaga]] et [[Dharmakirti]]. {{Référence nécessaire|Une doctrine « de la différentiation » est développée : on pourrait dire qu'il s'agit d'une théorie de définition des propriétés d'inclusion et d'exclusion.}} Au {{XVIe siècle}}, l'école de [[Navya-Nyāya]] introduisait une analyse formelle de l'inférence.
====La logique indienne et l'hexagone logique====
Dans ''La Logique et son histoire, d'Aristote à Russell''<ref>{{Lien web|url=http://www.philosciences.org/notices/document.php?id_document=129|titre=Blanché Robert, La logique et son histoire. D’Aristote à Russell|consulté le=<!--7 juillet 2013-->}}.</ref> [[Robert Blanché]] mentionne que [[Józef Maria Bocheński]] parle d’une sorte de triangle logique indien qu’il convient d’opposer au carré d’Aristote (ou carré d'Apulée) et qui annonce l'[[Hexagone logique|hexagone logique]]. Il semble qu'avec ce triangle logique, la logique indienne propose une approche du problème posé par les propositions particulières du langage naturel. {{ pas clair | Si l'hexagone logique de Blanché est plus complet et plus puissant par son pouvoir d'explication des relations entre logique et langage naturel, il se pourrait que la logique indienne soit supérieure à la logique d'Aristote.}}
=== Époque babylonnienne ===
La rigueur est une caractéristique de la société babylonnienne qui préfigure le raisonnement logique<ref>Béatrice André-Salvini, ''Le Code de Hammurabi'', R.M.N., 2004.</ref>. Cela se manifeste dans le [[Code d'Hammurabi]] où le droit est établi sur des règles précises qui relient la peine encourue au délit perpétré. De même, les premiers algorithmes écrits sur des tablettes d'argile décrivent des calculs parfois très sophistiqués suivant un schéma très précis.
===Antiquité grecque===
{{Article détaillé|Philosophie de la Grèce antique|Mathématiques de la Grèce antique}}
Dans le [[Civilisation occidentale|monde occidental]], les bases de la [[logique]] qui ont été formalisées par [[Aristote]] et [[Euclide]], perdurent jusqu'à notre époque. Cependant, {{Référence nécessaire|leurs approches distinctes}} ne se rejoindront qu'au siècle dernier.
L'objet de la [[logique]] d'[[Aristote]] est l'analyse des formes de [[pensée]] permettant de construire un [[discours]] (''logos'' en [[Grec ancien|grec]]) philosophique cohérent. Le traité original, appelé [[Organon]], formalisé au {{XIIIe siècle}}, structure la logique à partir de [[concepts logiques|concepts]] comme la [[Catégories (Aristote)|catégorie]] ou le [[syllogisme]] dont on trouve encore des [[analogie]]s avec la [[logique mathématique]] actuelle.
[[Euclide]] (vers -325, mort vers -265) est un formalisateur qui expose sa doctrine dans un ouvrage appelé [[Éléments d'Euclide|Eléments]], constitué de 13 livres. Son objectif se limite à fonder un corpus logique suffisant pour les [[mathématiques]]. Les éléments fondamentaux qu'il appelle « notion ordinaire » ou [[postulat]] sont spécifiques aux mathématiques. Ils ne peuvent prétendre à la généralité que couvre la logique d'Aristote, qui est essentiellement à finalité philosophique. {{Référence nécessaire|Un exemple de postulat est : « Un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques.»}}
La [[Grèce antique]] a vu aussi une autre forme de [[logique]], la logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir [[Stoïcisme]]).
===Moyen Âge européen===
{{Article détaillé|Syllogisme|Sciences et techniques islamiques}}
Dès le haut [[Moyen Âge]], le savoir était structuré dans les [[arts libéraux]], qui comprenaient le trivium, disciplines plutôt littéraires, et le quadrivium, disciplines plutôt scientifiques. Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique, et la [[dialectique]]. Celle-ci avait été transmise de l'antiquité grecque par l'intermédiaire de saint Augustin et [[Platon]]. La dialectique consistait en un jeu de questions/réponses, qui visait à chercher la [[vérité]].
À partir de la deuxième moitié du {{Xe siècle}}, par les contacts avec la [[civilisation arabo-musulmane]] alors en plein essor, l'[[occident]] commença à redécouvrir la philosophie d'[[Aristote]]. {{Référence nécessaire|[[Gerbert d'Aurillac]], philosophe et mathématicien, réintroduisit la [[dialectique]] dans l'école de [[Reims]]}}. Gerbert d'Aurillac devint [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]] en [[999]]. C'est le pape de l'[[An mil]].
Au {{XIIe siècle}}, les œuvres d'[[Aristote]] furent progressivement traduites de l'arabe, à [[Tolède]] et dans quatre villes d'[[Italie]], puis diffusées dans tout l'[[occident]].
C'est ainsi que, au {{XIIIe siècle}}, l'[[école scolastique]] restructura le savoir sous l'impulsion de [[saint Thomas d'Aquin]]. Elle développa une [[logique]] essentiellement fondée sur les traités d'[[Aristote]] portant sur ce thème, regroupés dans l'''[[Organon]]''. La philosophie fut alors subdivisée en [[logique]], [[métaphysique]], et [[éthique]]. Comme la philosophie et les sciences médiévales ([[Histoire des mathématiques|mathématiques]], [[Histoire de la médecine|médecine]],...), elle s'inspira des grands philosophes et savants arabes, avec des philosophes tels qu'[[Averroès]].
Les premiers piliers du savoir étaient alors la [[Bible]] et l'[[Organon]], ainsi que la métaphysique et l'éthique. La foi en Dieu, la [[logique]] et la [[métaphysique (Aristote)|métaphysique]] d'[[Aristote]] étaient les sources d'un véritable savoir. {{Référence nécessaire|La logique, au sens d'une construction mathématique, et l'observation n'étaient pas considérées comme les voies du savoir noble.}} Le savoir était alors divisé en deux grandes parties, l'episteme, le savoir noble, qui s'intéressait au pourquoi enseigné dans les studia humanitatis, et la techne enseignée dans les écoles d'Abaco qui s'intéressait au comment. Si l'[[Organon]] d'[[Aristote]] entrait dans l'espisteme, les mathématiques étaient essentiellement enseignées dans les écoles d'Abaco.
==Période Classique==
La période qui s'étend de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] au {{XVIIe siècle}} va voir un bouleversement si profond dans sa manière d'appréhender la logique que l'on parle souvent de révolution: la révolution copernicienne. {{Référence nécessaire|Le système formel, qu'il soit d'ordre mathématique ou plus généralement d'ordre philosophique ne résiste pas au besoin des développements de la science.}} La construction d'Euclide n'est plus suffisante, la logique mathématique prend alors une nouvelle forme autorisant une part plus grande à l'intuition au détriment du formalisme. La physique au sens moderne du terme apparaît comme une source de savoir qui demande une profonde réforme de pensée à la fois sur l'empirisme (c’est-à-dire sur le rapport à l'expérience) et sur le rôle de la logique formelle qui apparaît de moins en moins comme le bon outil de source de savoir.
===Période Classique et mathématiques===
Les mathématiques prennent alors une liberté vis-à-vis du formalisme qui ne fera que grandir. Dès le début du {{XVIe siècle}}, [[Gerolamo Cardano|Cardano]] utilise des [[nombre imaginaire|nombres imaginaires]] {{Référence nécessaire|qui ne suivent alors aucun formalisme acceptable dans des calculs intermédiaires.}} À l'aide de cette méthode, il résout un vieux problème, celui des polynômes de degré 3. Il est alors aisé de justifier le résultat par une vérification a posteriori. Il est à cette époque admis que cette technique n'est pas totalement acceptable, mais qu'importe si elle permet de résoudre de manière juste. Cette approche quitte le formalisme, mais uniquement pour un temps, celui de la recherche de la solution. Ensuite, la solution trouvée respecte parfaitement les postulats d'Euclide. Cette première {{Référence nécessaire|lézarde dans l'édifice de la logique formelle}} n'est donc pas si redoutable.
Durant le {{XVIIe siècle}} et poussé par les besoins de la physique, le [[calcul infinitésimal]] apparaît. Cette branche des mathématiques prolonge les travaux de l'antiquité grecque sur la limite d'une suite ou d'une série. Ces travaux avaient été initiés par des paradoxes comme celui de [[paradoxes de Zénon|Zénon]] ou les premiers résultats qu'avaient établis [[Archimède]] pour la [[quadrature de la parabole]]. Cette branche des mathématiques traite du calcul de la vitesse, de l'accélération et de manière plus générale du calcul différentiel et intégral.
Suivre un formalisme logique suppose une approche qui s'appuie sur des propositions démontrées sur la base d'axiomes ou de propositions déjà démontrées et avec des règles bien définies. Or le calcul infinitésimal suppose la notion de limite. À cette époque ce concept ne peut être appréhendé qu'à l'aide d'une approche intuitive. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]] proposent alors une notion d'infiniments petits. Cette notion, proche du 0 permet néanmoins des divisions entre eux. alors que le calcul de 0/0 n'est pas défini dans le cadre d'une logique formelle, il devient ici sensé et permet même d'être calculé. {{Référence nécessaire|La logique mathématique devient donc un mélange d'intuition et de formalisme Euclidien. On peut dire qu'à cette époque, jamais les mathématiques et la logique au sens formel du terme n'ont été aussi éloignées.}}
Cette démarche est néanmoins trop puissante et démontre des résultats trop importants pour être refusée. La théorie de la gravitation universelle, fruit de ces nouvelles mathématiques, montre le premier exemple de loi physique s'appliquant non seulement sur terre mais aussi dans l'espace. Ce resultat aussi met fin à une vieille polémique sur le fait de savoir si la terre tourne autour du soleil ou l'inverse.
L'absence de formalisation disponible a ainsi poussé les mathématiques à quitter clairement le champ de la logique pure pour admettre des outils {{Référence nécessaire|que seuls l'intuition autorise mais que la logique condamne.}}
===Période Classique et philosophie===
La révolution en matière de logique touche de manière aussi profonde la philosophie. Cette révolution se situe dans une période correspondant approximativement au même moment que l'évolution de la logique en mathématique.
Au tournant du {{XVIe siècle}} {{Référence nécessaire|[[Léonard de Vinci]] est un vivant exemple de la volonté de réforme de la philosophie par une approche logique distincte.}} Il remet en question la notion de logique formelle au sens d'Aristote comme source de savoir au profit de l'expérience. Son utilisation du mot expérience ne correspond néanmoins pas à l'image moderne que l'on s'en fait mais plus à la notion d'observation. Il écrit dans le [[codex Atlanticus]] 119 v-a : {{citation|Je me rend bien compte que, du fait que je ne suis pas un lettré, certains présomptueux croiront pouvoir me blâmer en alléguant que je suis un ignorant (…) Et l'expérience ayant été la maîtresse de ceux qui écrivent bien, je la choisis pour maîtresse et, en tout cas, ferai appel à elle.}} L'intuition de Vinci va plus loin. Il écrit, dans la deuxième partie de sa vie, que la clé du savoir ne réside pas dans l'analogie mais dans les mathématiques. Il étudie systèmatiquement Euclide dans les années 1497-1499. Il souhaite comprendre le monde à l'aide d'une représentation mathématique correspondant à l'observation. Par exemple {{Référence nécessaire|Léonard souhaite expliquer les mouvements de la langue « au moyen de [ses] principes mathématiques ». Cependant ses faiblesses en mathématiques ne lui permettent pas de bâtir un savoir ayant muté d'un fondement logique provenant de l'Organon à une logique euclidienne.}} Les éléments de la révolution sont tous là, même si elle ne peut avoir lieu à cette époque par manque de résultats tangibles.
Un siècle plus tard [[Galileo Galilei|Galilée]] remet fortement en question le savoir de son temps par son approche du cosmos. Il a utilisé avec succès les mathématiques pour définir les bases de la dynamique. Ces bases permettent par exemple de calculer la trajectoire d'un boulet de canon et sont donc bien accueillies des artilleurs (d'autant que le calcul explique pourquoi c'est toujours l'angle de tir de 45° qui donne la meilleure portée).
Il confronte alors le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de [[Ptolémée]]. Cette démarche semble dans un premier temps s'opposer au contenu de la [[Bible]]. De ce fait, Galilée remet en question les fondements du savoir comme l'avait fait trois siècles auparavant [[Roger Bacon]]. La techné qu'il utilise à travers la lunettes astronomique de [[Christiaan Huygens|Huygens]] (qu'il améliore), l'expérience et la modélisation mathématique pourraient ainsi contredire l'Organon, la métaphysique et l'interprétation de la bible. Faute de preuves, la polémique reste ouverte et il est condamné par l'Église. Cependant sa renommée est trop grande pour que cette attaque puisse être considérée comme anecdotique : ses cartes du ciel, utiles pour la navigation, restent utilisées en raison de leur précision.
À la fin du {{XVIIIe siècle}} [[Isaac Newton|Newton]] remplace le modèle empirique de rotation de [[Johannes Kepler|Kepler]] par une approche qui explique le ''pourquoi'' de la rotation par la formule très simple :<br>
F = mm'/d²
L'attitude de l'Eglise change alors du tout au tout : si les planètes elles-mêmes obéissent à des lois, cela ne suppose-t-il pas quelque part un législateur ? Peu à peu - et en citant le chanoine Copernic plus volontiers que Galilée - elle va utiliser cet argument à l'encontre de l'athéisme !
La révolution initialisée à l'époque de Vinci d'une explication du monde utilise toujours la logique aristotélicienne dans ses raisonnements, mais n'est plus fondée sur la Bible : elle bâtit sur l'expérience et l'[[induction]].
Le siècle des lumières considère cette découverte comme un pilier du savoir. Cette démarche fondée sur une nouvelle 'logique' qu'on appelle à l'époque la « raison éclairée de l'homme » est l'approche essentielle de cette philosophie. L'appel à la logique, au sens de l'expérience et aux mathématiques devient fréquent et Dieu commence à être étudié sous un angle différent de celui suggéré par la métaphysique et la Bible.
[[Emmanuel Kant|Kant]], dans la ''[[Critique de la raison pure]]'' et ses cours de ''Logique'', élabore une logique propre à la [[philosophie critique]] : la [[logique transcendentale]]. {{Référence nécessaire|Celle-ci n'est pas fondée sur la [[logique formelle]], mais au contraire la fonde.}}
[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] élabore à son tour une logique dans la ''[[Science de la logique]]'' (1812) et la première partie de l'''[[Encyclopédie des sciences philosophiques]]'' (1817-1830). Il s'agit de la [[logique dialectique]], qui se démarque aussi bien de la logique formelle que de la logique transcendentale.
==Le {{XIXe}} siècle==
==Logique moderne==
{{Article détaillé|Logique mathématique}}
[[Gottlob Frege|Frege]] jette les bases de la logique moderne et définit un langage entièrement formalisé: l'[[idéographie]].
Avec les travaux d'[[David Hilbert|Hilbert]], le {{XIXe siècle}} réconcilie la logique et les mathématiques avancées. {{Référence nécessaire|Hilbert met fin à ce qu'il qualifie de maladie infectieuse}}. La notion d'axiome prend un nouveau tournant : la définition axiomatique d'un concept et la base axiomatique d'une mathématique sont deux notions relativement différentes.
La réconciliation est de courte durée. [[Georg Cantor|Cantor]] sème la pagaille en modifiant inconsciemment la base axiomatique. {{Référence nécessaire|Dans le même temps, il met le doigt sur des propositions [[indécidabilité|indécidables]]}}. Il s'avère que celles-ci ne peuvent être résolues qu'avec une compréhension de la logique plus profonde.
La logique ne devient plus logique. La logique qui reflétait essentiellement une évidence intuitive, s'ouvre à des [[paradoxe]]s comme celui du menteur ou de l'ensemble de tous les ensembles. {{Référence nécessaire|[[Edmund Husserl|Husserl]] montre que la logique ne peut pas être cette base intuitive que tout le monde accepte.}}
Les fondements des mathématiques sont chahutées. [[Kurt Gödel|Gödel]] y contribue par son théorème d'incomplétude et [[Luitzen Egbertus Jan Brouwer|Brouwer]] en introduisant l'[[intuitionnisme]]. La logique gagne en relativité, les propositions ne sont plus vraies ou fausses mais aussi ni vraies, ni fausses. {{Référence nécessaire|On peut ajouter autant d'axiomes que l'on veut et monter des systèmes mathématiques différents avec des axiomes inconciliables.}}
{{Référence nécessaire|La base axiomatique définie par Euclide et complétée par Hilbert semble céder de partout.}} {{Référence nécessaire|Il est alors admis que la logique n'est plus une transcendance fondée sur une base d'axiomes intangibles obligatoires et éternels.}}
==Logique contemporaine==
La logique [[algèbre de Boole|booléenne]] est largement mise à contribution par une nouvelle discipline, l'[[informatique]] ([[matériel]] comme [[logiciel]]) fait déboucher sur l'important problème dit ''P=NP'' (voir [[théorie de la complexité]]).
Dynamisée par le {{Référence nécessaire|renouveau de la [[théorie des types]]}}, la [[correspondance de Curry-Howard]] établit les liens forts qui existent entre démonstration et calcul; cela débouchera sur des langages comme [[Haskell]] ou, à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], [[COQ]].
Indépendamment de la [[logique classique]] s'en développent d'autres, construites pour répondre à des modélisations spécifiques :
* [[logique déontique]]
* [[logique intuitionniste]] prend une place importante comme première [[Démonstration constructive|logique constructive]]
* [[lambda calcul]] permettant de modéliser une théorie du calcul, de l'informatique et des langages de programmation, tandis que {{Référence nécessaire|de nouvelles logiques sous-structurelles apparaissent comme la [[logique linéaire]] permettant de mieux appréhender le raisonnement logique et pourquoi pas proposer une grande unification de la logique.}}
* [[inférence bayésienne|logique bayésienne]] pour la très grande majorité des problèmes faisant intervenir l'incertain - ou en tout cas l'inconnu - et/ou l'apprentissage, parfois remplacée pour accélérer les calculs par une approximation suffisante nommée [[logique floue]].
{{Référence nécessaire|Un système axiomatique, l'[[analyse non standard]], remet au goût du jour et de façon rigoureuse les vieilles méthodes de calcul différentiel, mais n'a pas encore, semble-t-il, conduit à de théorème majeur.}}
== Références ==
{{références|colonnes=}}
== Bibliographie ==
* [[William Kneale & Martha Kneale]], ''The Development of Logic'', Clarendon Press, Oxford, 1962, 783p.ISBN 0-19-824773-7.
* [[Robert Blanché]], ''La logique et son histoire d’Aristote à Russell'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1970, 112p.
* [[Robert Blanché]] et Jacques Dubucs, ''La Logique et son histoire'', ed. Amand Colin, coll. U, Paris, 1996, 396p.
* {{en}} Th. Drucker (ed.), ''Perspectives on the History of Mathematical Logic'', Birhäuser, 1991, 196p.
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Contribution à l'histoire de la logique des propositions''. Publié en polonais dans la revue "Przeglad Filozoficzny" en 1934, puis traduit en allemand par l'auteur ''Zur Geschichte der Aussagenlogik'' ''in'' "Erkennis", 5, 1935, pp. 111-131. Traduction française ''in'' Jean Largeault, ''Logique mathématique - Textes'', pp. 9-25, ed. Armand Colin, coll. U, Paris, 1972. Analyse de l'histoire du calcul propositionnel de [[Philon de Mégare]] à [[Gottlob Frege|Frege]].
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Histoire des mathématiques]]
* [[Logique chinoise]]
* [[Histoire de la philosophie]]
===Liens externes===
* [http://www.lofs.ucl.ac.be/log/LogNuls/LogNuls1.html La logique pour les nuls]
* [http://www.librairieguillaumebude.com/article-la-logique-et-l-art-de-penser-dans-l-antiquite-une-bibliographie-109597349.html Bibliographie commentée] (en français) sur la logique dans l'Antiquité.
* {{en}} [http://www.ontology.co/history-of-logic.htm L'histoire de la logique: une bibliographie annotée]
{{Palette|Histoire des sciences}}
{{Palette|Logique}}
{{Portail|mathématiques|philosophie|logique}}
[[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
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